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Phylogéographie de deux coléoptères scolytines
Hypothèses préexistantes

Quelques études phylogéographiques et phylogénétiques existent sur ce sujet.  
 
P. abies, l'épicéa  
 
L'hôte de nos deux ravageurs a été abondamment étudié tant par des études de pollen fossile (Huntley & Birks 1983 ) que par marqueurs moléculaires (Langercrantz & Ryman 1990; Gugerli et al. 2001; Heurtz et al. 2006,...).  
 
D'après la diversité génétique aujourd'hui observée, on peut estimer que quatre refuges subsistèrent lors des dernières glaciations. Ceux-ci sont tout à fait différents de ceux estimés dans le cas d'autres espèces européennes telles que le chêne (Quercus sp.), le hêtre (Fagus sylvatica) ou encore le sapin blanc (Abies alba) (Taberlet et al. 1998). Cette différence tiendrait aux caractéristiques écologiques particulières de l'épicéa (adaptation à un climat plus froid). 
 
Il aurait existé un refuge à l'est, au nord de Moscou et trois autres à l'ouest, dans les chaînes montagneuses du sud-ouest (Alpes dinariques, Apennin et Carpates). Lors du retrait des glaciers, la recolonnisation de l'Europe s'est opérée à partir de ces zones, aboutissant en une partition génétique aujourd'hui visible entre populations de l'est et de l'ouest (Skroppa 2003) 
 
 
(Source: Skroppa 2003) 
 
Ips typographus, le typographe 
 
Le typage d'isozymes et l'analyse de fragments d'ADN mitochondriaux d'une part (Stauffer et al. 1999) ainsi que le séquençage de microsatellites (Sallé et al. 2007) ne montrent pas,à la différence de son hôte, de partition entre population de l'est et de l'ouest. Par contre, on observe une décroissance de la diversité génétique des populations du sud-est au nord-ouest de l'Europe. Ceci suggère que le typographe a pu se retrouver dans l'un ou l'autre des refuges de l'ouest(Alpes dinariques et/ou Apennins). Lors des déglaciations, de par sa stratégie écologique (capacité d'expansion rapide, phase de pullulation,...), il a recolonnisé le reste de l'Europe.  
 
Dendroctonus micans, l'hylésine géant 
 
L'hypothèse est ici toute autre. Il semblerait que l'hylésine géant ne soit apparu en Eurasie qu'aux dernières glaciations. Il serait issus d'une espèce nord-américaine apparentée à D. punctatus qui aurait pu, à la faveur des glaciations, traverser le détroit de Berhing. Cette hypothèse est soustenues par une série de similarités entre les deux espèces tant morphologiques, écologiques que moléculaires (Kegley et al. 1997) ainsi que par un étude phylogénétique du genre Dendroctonus (Kelley et Farrell 1998)

  
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Modifié en dernier lieu le 18.11.2008